Photos L’athlète belge Victor Boin, photographie anonyme, 1920.
L’athlète belge Victor Boin, photographie anonyme, 1920.
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Victor BOIN

Parce qu’il est un patriote et un amateur remarquable, Victor Boin est choisi par les dirigeants de son pays pour prêter le premier serment olympique au nom de tous les athlètes réunis à Anvers en 1920.

Victor Boin (1886-1974) est célèbre dès l’âge de 2 ans, lorsqu’il remporte le concours du plus beau bébé de l’Exposition internationale d'hygiène et de sauvetage d’Ostende. Il se fait connaître aussi à 11 ans lorsqu’il se jette à la mer pour sauver une jeune femme de la noyade. Bientôt, il se passionne pour le hockey sur glace et le patinage (champion d’Europe à Davos en 1904), pour les sports mécaniques, la boxe et le jiu-jitsu (champion de Belgique en 1907), tout en poursuivant ses études scientifiques à l’Athénée Royal d’Ixelles. Il représente la Belgique aux Jeux Olympiques de Londres en 1908 en water-polo (médaille d'argent) et en natation, de Stockholm en 1912 en water-polo (médaille de bronze) et en escrime, d’Anvers en 1920 de nouveau en escrime (médaille d'argent). Il incarne l’athlète amateur et universel par excellence car il ne s’est pas spécialisé dans un sport, comme le sont les professionnels.

Alors qu’il vient de se marier et d’avoir un petit garçon, Victor Boin s’engage en février 1915 dans une unité d’auto-canons-mitrailleuses pour défendre son pays contre l’invasion allemande. Familier des aérostats et des avions depuis qu’il a 20 ans, il rejoint très vite l’armée de l’air où il passe son brevet de pilote en mai 1916. Sa mission consiste à survoler la Manche à la recherche de mines, de navires et de sous-marins ennemis au départ de Dunkerque et de Calais. Parce qu’il est un patriote et un amateur remarquable, il est choisi par les dirigeants de son pays pour prêter le premier serment olympique au nom de tous les athlètes réunis à Anvers en 1920 — à l’exception des sportifs allemands et autrichiens, exclus après le conflit. Ce serment est un code d’honneur chevaleresque inventé par Pierre de Coubertin pour combattre l’esprit de tricherie et de profit, visant une portée universelle.

Même s’il a été reçu au concours d’entrée de l’École militaire en 1904, Victor Boin préfère embrasser la carrière de journaliste. Il collabore à de très nombreux journaux et c’est à 27 ans qu’il crée et préside jusqu’en 1935 l'Association professionnelle belge des journalistes sportifs, et à 38 ans qu’il contribue à fonder l’Association internationale de la presse sportive qu’il dirige de 1932 à 1956. Il est aussi un des pionniers du radio reportage sportif en plein air et, après 1945, du reportage télévisé. Enfin, il a une carrière de dirigeant sportif en tant que président du Comité Olympique belge de 1955 à 1965. De 1960 à 1974, il est le président-fondateur de la Fédération sportive belge des handicapés.