Mohamed ALI
C’est à l’âge de 18 ans que Mohamed Ali remporte facilement sa seule médaille d’or olympique dans la catégorie des mi-lourds à Rome.
Âgé de 18 ans, un jeune boxeur africain-américain remporte la médaille d’or dans la catégorie des mi-lourds (75-81 kg). Sa personnalité ne laisse pas indifférent. Après trois combats victorieux, la finale qu’il remporte facilement le 5 septembre 1960 au bout de trois rounds face au Polonais Zbigniew Pietrzykowski, pourtant triple champion d’Europe, suscite de nombreux commentaires. Le troisième round fatal à Zbigniew Pietrzykowski est considéré par le New York Times comme « le plus sanglant de toute l’histoire des Jeux Olympiques ». Ce boxeur se nomme Cassius Clay et il est à l’aube d’une carrière exceptionnelle.
Né en 1942 à Louisville (Kentucky) de parents issus de la petite classe moyenne africaine-américaine, Cassius Clay est confronté très jeune au racisme. Doué pour la boxe dont il apprend avec courage les rudiments sous la houlette d’un policier de son quartier, il progresse rapidement. Sa victoire à Rome est sa seule médaille olympique et constitue l’un des points d’orgue de sa carrière amateur. En effet, Cassius Clay sort ensuite du circuit olympique pour devenir professionnel sous la direction de l’emblématique entraîneur Angelo Dundee. À cette époque, l’amateurisme est la règle de l’Olympisme, or, plus que tout autre, la boxe est un sport investi par l’argent. Cassius Clay s’illustre alors tant par sa technique peu orthodoxe que par son tempérament orgueilleux et volontiers provocateur.
Devenu Mohamed Ali au moment de sa conversion à l’islam en 1964, le boxeur a déjà une grande notoriété tout en faisant l’objet de nombreuses controverses et étant parfois la cible de propos racistes. Jusqu’au bout, le verbe haut, il ne cesse d’alimenter son mythe utilisant ses exploits sur le ring pour faire entendre ses prises de positions politiques. Entre 1964 et 1967 notamment, il se sert de sa domination sans partage dans la catégorie poids lourds pour s’opposer à la guerre du Viêtnam et militer en faveur de la lutte des Africains-Américains pour l’égalité. Cet engagement lui vaut d’être déchu de ses titres et d’être interdit de combat pendant trois ans et demi. Avec une étonnante capacité à encaisser les coups, Mohamed Ali livre quelques combats mémorables jusqu’à son dernier, en 1981. Ainsi, les affrontements contre Joe Frazier en 1971 au Madison Square Garden de New York (défaite aux points) ou contre George Foreman à Kinshasa en 1974 (victoire par K.-O.) demeurent les plus célèbres. Diminué par la maladie de Parkinson, Mohamed Ali fait une émouvante apparition en porteur de flamme lors des Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 avant de décéder 20 ans plus tard.