Photos Mark Slavin, photographie de presse, 1972.
Mark Slavin, photographie de presse, 1972.
© Central Press/Getty Images

Mark SLAVIN

Mark Slavin est considéré comme l’un des plus sérieux espoirs de médaille israélienne pour cette Olympiade.

Mark Slavin est le plus jeune athlète de la délégation israélienne. Né en 1954 à Minsk dans une Biélorussie alors intégrée à l’URSS, il est le témoin dans sa jeunesse de l’antisémitisme encore très vivace en URSS, ce qui l’incite à s’investir dans le sport, en l’occurrence la lutte gréco-romaine, pour se défendre en cas d’agression. Il devient élève à l’Institut d’Éducation Physique de Minsk et, très vite (en 1971), il se révèle surdoué et remporte le championnat d’URSS de poids moyen junior de lutte gréco-romaine. L’année suivante, il immigre en Israël avec ses parents, son frère et sa sœur, quatre mois seulement avant les Jeux Olympiques de Munich. Il intègre in extremis, après un test concluant, la délégation israélienne. Mark Slavin est alors considéré comme l’un des très sérieux espoirs de médaille israélienne.

Avec huit membres de la délégation israélienne, il est pris en otage par le commando palestinien « Septembre noir ». Lors de la prise d’otages, plusieurs membres deviendront des symboles de résistance contre le terrorisme : Yossef Guttfreund (juge de lutte israélien) tente de faire barrage au commando, permettant à un autre membre de s’enfuir après avoir brisé une fenêtre. L’entraîneur de lutte Moshe Weinberg, que Mark Salvin a appris à connaître, s’oppose aussi au commando : il reçoit une balle dans la joue. Malgré sa blessure, il tente à nouveau de s’attaquer au commando et est immédiatement abattu. Enfin Yossef Romano, qui tente de blesser un membre du commando avec un couteau à fruits, est également abattu.

Prisonnier avec les huit autres otages, Mark Slavin est désormais à la merci du commando. Celui-ci demande la libération de 236 prisonniers palestiniens détenus en Israël et des militants d’ultra-gauche Andreas Baader et Ulrike Meinhof emprisonnés en Allemagne. Le gouvernement israélien refuse de négocier. Les discussions avec les autorités allemandes s’enlisent. Hans-Dietrich Genscher, le ministre de l’Intérieur, et Walter Tröger, le responsable du village olympique, autorisés par le commando, pénètrent dans la pièce dans laquelle sont détenus les otages, et témoigneront de la dignité de la délégation israélienne face à la menace. Le commando obtient finalement le droit de s’échapper en avion, qui est affrété sur la piste d’un aéroport militaire. Mais c’est un piège : les autorités allemandes ont l’intention de faire donner l’assaut. Celui-ci, très mal organisé, se solde par un échec total, les derniers otages sont abattus.

Le bilan de la prise d'otages est de 11 membres de l'équipe olympique israélienne assassinés et d'un policier ouest-allemand tué. Cinq des huit terroristes palestiniens sont tués, les trois autres capturés. Mark Slavin est l’un des derniers à mourir. À 18 ans, il est enterré au cimetière de Kiryat Shaul à Tel-Aviv, où reposent de nombreuses personnalités politiques et culturelles israéliennes.