En 1972, les Jeux Olympiques de Munich sont endeuillés par l’attentat perpétré par le commando palestinien « Septembre noir » qui cause la mort de 16 personnes dont 11 membres de la délégation israélienne. Les Jeux Olympiques de 1976 sont marqués par le boycott anti-Apartheid des nations africaines. Les Jeux Olympiques de Moscou en 1980 et ceux de Los Angeles en 1984 correspondent à l’apogée de la Guerre froide sportive entre les nations des deux blocs, qui se boycottent respectivement. La fin de la Guerre froide est symbolisée par les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, qui font entrer les épreuves et leur organisation dans les temps modernes avec une nouvelle approche médiatique des épreuves. Les Jeux d’Atlanta, organisés en 1996, comptent près d’un tiers de femmes athlètes, une première dans l’histoire des Olympiades qui marque un tournant majeur dans l’approche financière de l’organisation des Jeux Olympiques.

XXe OLYMPIADE - 1972 ı Munich

XXe OLYMPIADE
26 AOÛT-11 SEPTEMBRE 1972
Munich ı ALLEMAGNE DE L’OUEST

Photos Cérémonie d’ouverture, photographie, 1972.
Cérémonie d’ouverture, photographie, 1972.
© Popperfoto/Getty Images

Les Jeux Olympiques de 1972, attribués à Munich, doivent faire oublier les Jeux de 1936 organisés par les nazis. La République fédérale d’Allemagne, consciente de l’enjeu symbolique, rénove en profondeur les infrastructures existantes et en construit de nouvelles, engageant des investissements énormes. Le stade et le parc olympiques marquent les esprits. Le stade olympique, d’une capacité de 77.000 places – nettement moins que celui de Berlin construit à l’occasion des Jeux Olympiques de 1936, par souci de modestie —, est ultramoderne ; le parc olympique, lui, couvre près de 300 hectares. Les abords de Munich sont complètement réaménagés, avec 43 kilomètres de routes et 32 nouveaux ponts. Les Jeux Olympiques rassemblent 7.134 athlètes dont 1.059 femmes (14,84 %).

Les Jeux Olympiques sont marqués par l’incroyable exploit du nageur américain Mark Spitz, qui remporte sept médailles d’or durant sept jours en battant à chaque fois le record du monde, sur 100 mètres et 200 mètres nage libre ; 100 mètres et 200 mètres papillon ; 4x100 mètres quatre nages ; sur les courses du relais américain au 4x100 mètres et au 4x200 mètres nage libre. Chez les femmes, Olga Korbut, âgée de 17 ans, décroche l’or dans les exercices au sol et à la poutre qui s’ajoutent à sa victoire dans la compétition par équipe. Les États-Unis, avec 94 médailles, sont distancés par l’URSS, qui obtient 99 médailles, dans une concurrence sportive qui se veut alors un reflet de la Guerre froide. Pour la première fois, un athlète – le nageur américain Rick DeMont – est disqualifié après avoir été convaincu de dopage.

Mais les Jeux Olympiques de Munich sont endeuillés à jamais par la prise d’otages, le 5 septembre, de neuf membres de la délégation israélienne par le commando palestinien « Septembre noir ». Le bilan est lourd : 11 membres de la délégation israélienne sont tués, de même que quatre membres du commando palestinien et un policier allemand. Malgré cette tragédie, Avery Brundage, président du CIO, refuse d’interrompre les Jeux Olympiques. Il anime le 6 septembre 1972 une manifestation commémorative revendiquant la « force de l’Olympisme » face à la violence, mais ne cite pas les noms des tués, ce qui déclenche une polémique internationale.

Les chiffres clés de la XXe OLYMPIADE

Athlètes

(14,84 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Olympic Games. Munich 1972. Équitation,
affiche signée Winter Fritz, 1972.
© Coll. CASDEN
Olympic Games. Munich 1972. Équitation,
affiche signée Winter Fritz, 1972.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

UNION SOVIÉTIQUE ÉTATS-UNIS ALLEMAGNE DE L’EST

XXIe OLYMPIADE - 1976 ı Montréal

XXIe OLYMPIADE
17 JUILLET-1er AOÛT 1976
Montréal ı CANADA

Photos Cérémonie de clôture, photographie, 1976
Cérémonie de clôture, photographie, 1976
© Coll. CASDEN

Montréal accueille 6.084 athlètes dont 1.260 femmes (20,71 %). Après le drame de la prise d’otages lors des Jeux Olympiques de Munich, la sécurité est désormais l’un des enjeux majeurs de l’organisation des Jeux et plus de 16.000 policiers et militaires, dont certains des forces spéciales, sécurisent les sites et les membres des délégations. La Roumaine Nadia Comăneci, à seulement 14 ans, est l’héroïne de ces Jeux en remportant cinq médailles, dont trois d’or, et en obtenant pour la première fois la note parfaite (10) à sept reprises (l’affichage électronique n’a pas été conçu pour prévoir une telle note et il affiche 1.0). Elle initie la vague des très jeunes gymnastes concourant aux Jeux Olympiques suivants. L’autre héros de ces Jeux Olympiques est le gymnaste soviétique Nikolai Andrianov, qui remporte sept médailles, dont quatre d’or… à la différence du pentathlète ukrainien Boris Onishchenko, exclu pour avoir triché lors de l’épreuve d’escrime. L’Allemagne de l’Est devient la deuxième nation au classement des médailles. Ses nageuses créent l’émoi en raison de leurs performances extraordinaires et des suspicions de dopage, confirmées après la chute du Mur.

Les Jeux Olympiques sont marqués par le boycott de 22 nations africaines. Celles-ci protestent contre l’accueil à Montréal de la délégation de Nouvelle-Zélande, l’équipe de rugby néo-zélandaise ayant auparavant participé à une tournée dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid. La situation est complexe puisque le CIO décide d’exclure l’Afrique du Sud des Jeux Olympiques en raison de sa politique raciste, mais pas la Nouvelle-Zélande. À ce boycott s’ajoute celui de Taïwan, le Canada, souhaitant préserver des relations privilégiées avec la République populaire de Chine. Pékin prétend à la souveraineté sur Taïwan et refuse ainsi que l’île de Formose concourt sous son propre drapeau. Le boycott des Jeux Olympiques comme arme politique s’affirme.

Autre changement majeur, le gigantisme est désormais de mise, avec une augmentation incroyable des investissements. Plus d’un milliard de dollars est dépensé pour la construction du Stade olympique (conçu par l’architecte français Roger Taillibert), les organisateurs contractent des prêts pour 1,65 milliard de dollars au total (alors que les dépenses prévues étaient initialement de 400 millions de dollars), que les contribuables québécois achèvent de rembourser seulement en 2006. Ces dépenses pharaoniques s’inscrivent dans un plan de développement de la ville. Pourtant, seule une partie des installations olympiques peut être valorisées après les Jeux. Dès lors, se pose, pour tous les Jeux Olympiques suivants, la question de la reconversion des installations olympiques.

Les chiffres clés de la XXIe OLYMPIADE

Athlètes

(20,71 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Montréal 1976, affiche, 1976.
© Coll. CASDEN
Montréal 1976, affiche, 1976.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

UNION SOVIÉTIQUE ALLEMAGNE DE L’EST ÉTATS-UNIS

XXIIe OLYMPIADE - 1980 ı Moscou

XXIIe OLYMPIADE
19 JUILLET-3 AOÛT 1980
Moscou ı URSS

Photos Cérémonie d’ouverture au stade Lénine, photographie d’Angelo Cozzi, 1980.
Cérémonie d’ouverture au stade Lénine, photographie d’Angelo Cozzi, 1980.
© Angelo Cozzi/Mondador/Getty Images

Dans le contexte de la Guerre froide, l’attribution à Moscou de l’organisation de la XXIIe Olympiade, suscite dans les pays occidentaux un mouvement de désapprobation mettant en cause le non respect des droits fondamentaux des personnes en URSS. Le boycott est envisagé par les autorités américaines dès 1977. L’invasion de l’Afghanistan par l’armée rouge à la fin de l’année 1979 en fournit le prétexte. Le président Jimmy Carter conditionne la participation américaine au retrait soviétique du pays. La démarche est jugée inacceptable non seulement par l’URSS et ses alliés mais aussi par l’ensemble du mouvement olympique qui dénonce une politisation outrancière. Le Comité Olympique des États-Unis, favorable à l’envoi d’une délégation à Moscou, doit céder face aux pressions du gouvernement soutenu par l’opinion publique. De nombreux pays suivent la décision américaine, comme le Japon ou l’Allemagne de l’Ouest, ainsi que la Chine, les Philippines, l'Argentine et le Canada et participent au Liberty Bell Classic, des jeux parallèles tenus à Philadelphie la même année. Les gouvernements britannique, français et australien soutiennent le boycott mais laissent à leur Comité Olympique respectif et à leurs athlètes le choix de participer ou non. L'Espagne, l'Italie, la Suède, l'Islande et la Finlande, de leur côté, participent aux Jeux Olympiques. L’Iran refuse de s’aligner sur la position américaine, mais boycotte aussi ces Jeux Olympiques en raison de l'invasion de l'Afghanistan.

Au final, les 5.179 athlètes, dont 1.115 femmes (21,52 %), représentent 80 pays, le plus faible nombre de nations participantes depuis 1956. Certaines délégations présentes font le choix de la bannière et de l’hymne olympique au lieu de leurs emblèmes nationaux. Le Comité Olympique français, laissé libre d’agir par le gouvernement, renonce à participer au défilé de la cérémonie d’ouverture. Cette cérémonie présidée par Léonid Brejnev aux côtés du président du CIO, Lord Killanin, est à l’image des grandes manifestations collectives de célébrations des régimes totalitaires. L’URSS met en scène de manière spectaculaire la réussite supposée du système socialiste, en établissant par exemple une liaison audiovisuelle retransmise sur écran géant avec deux cosmonautes de la station orbitale Soyouz.

En raison du boycott, ces Jeux Olympiques disposent d’une couverture télévisée plus restreinte. Dans certains sports, les compétitions s’en trouvent affectées en l’absence des plus grands champions. Pour autant, Sebastian Coe et Steve Ovett pour la Grande-Bretagne brillent au 800 mètres et au 1.500 mètres. Daley Thompson, décathlonien britannique, gagne son premier titre olympique et améliore par la suite deux fois le record du monde (8.730 points en 1982 à Götzis, puis 8.774 points en 1983 à Athènes). Il revient en 1984 à Los Angeles, pour remporter à nouveau l'or olympique. À l’issue des compétitions, l’URSS conforte sa première place au classement des médailles, devant la RDA qui confirme la deuxième place déjà acquise à Montréal quatre ans plus tôt, grâce à un programme de dopage généralisé, non encore révélé.

Les chiffres clés de la XXIIe OLYMPIADE

Athlètes

(21,52 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Желаю успеха ! Bonne chance !
Best Wishes! Jeux de la XXIIe Oympiade,
affiche signée K. Rudov, 1980.
affiche signée K. Rudov, 1980. © Coll. CASDEN
Желаю успеха ! Bonne chance !
Best Wishes! Jeux de la XXIIe Oympiade
,
affiche signée K. Rudov, 1980.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

UNION SOVIÉTIQUE ALLEMAGNE DE L’EST BULGARIE

XXIIIe OLYMPIADE - 1984 ı Los Angeles

XXIIIe OLYMPIADE
28 JUILLET-12 AOÛT 1984
Los Angeles ı ÉTATS-UNIS

Photos La cérémonie d’ouverture dans le stade olympique, photographie de Kit Houghton, 1984.
La cérémonie d’ouverture dans le stade olympique, photographie de Kit Houghton, 1984.
© Kit Houghton/Getty

Boycottés par l’URSS et ses 15 alliés (mais pas par la Chine, ni la Yougoslavie et la Roumanie), les XXIIIe Jeux Olympiques rassemblent dans une ambiance hollywoodienne 5.263 sportifs et 1.566 sportives (22,93 %) issus de 140 nations. Les professionnels sont désormais admis aux Jeux Olympiques. C'est un tournant décisif avec la présence des meilleurs athlètes du monde. Parmi les nouveautés : la gymnastique rythmique, la natation synchronisée, la planche à voile, le tir féminin, le cyclisme sur route, le 400 mètres haies, le marathon féminin et le tennis qui revient après 60 ans d’absence, mais seulement en sport de démonstration tout comme le baseball. Au cœur de ces Jeux Olympiques, l’athlète Carl Lewis incarne la réussite américaine avec quatre victoires sur 100 mètres et 200 mètres, en longueur et sur le relais 4x100 mètres tandis que la Marocaine Nawal El Moutawakel est la première sportive africaine médaillée d’or. En football, la jeune équipe française crée la surprise en finale en l’emportant sur le Brésil 2 à 0. Avec ses six médailles en gymnastique, Li Ning symbolise l’ouverture sportive de la Chine au reste du monde. En l’absence de ses deux concurrents majeurs que sont l’URSS et la RDA, les États-Unis devancent largement la surprenante équipe de Roumanie et la délégation de la République fédérale d’Allemagne remobilisée après le boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 1980.

Les boycotts des Jeux Olympiques de Moscou en 1980 et de ceux de Los Angeles en 1984 correspondent à l’apogée de la Guerre froide sportive. Alors que les Américains ont préparé leur boycott bien avant l’invasion de l’Afghanistan en décembre 1979 pour dénoncer le non respect des droits de l’Homme en URSS, les Soviétiques attendent le dernier moment pour annoncer leur défection. Premiers au tableau des médailles depuis 1956, ils ont tout intérêt à venir triompher en Californie. S’ils renoncent, c’est parce qu’ils craignent le passage de leurs athlètes à l’Ouest et qu’ils veulent saboter la réussite de ces « jeux capitalistes » financés sans argent public. Grâce à la hausse des droits TV et du sponsoring (380 financeurs dont McDonald’s qui a payé la piscine olympique), les organisateurs annoncent plus de 150 millions de dollars de bénéfices. Le CIO, présidé depuis 1980 par Juan Antonio Samaranch, entre dans une nouvelle dynamique avec ces Jeux Olympiques et se convertit au libéralisme en décidant la fin de la règle de l’amateurisme et en adoptant en 1985 un programme de marketing pour les prochaines olympiades.

Les chiffres clés de la XXIIIe OLYMPIADE

Athlètes

(22,93 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image L.A. Games 1984 [saut en hauteur], affiche[nbsp]signée Peter J. Heer, 1984.
© Coll. CASDEN
L.A. Games 1984 [saut en hauteur], affiche signée Peter J. Heer, 1984.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉTATS-UNIS ROUMANIE ALLEMAGNE DE L’OUEST

XXIVe OLYMPIADE - 1988 ı Séoul

XXIVe OLYMPIADE
17 SEPTEMBRE-2 OCTOBRE 1988
Séoul ı RÉPUBLIQUE DE CORÉE

Photos La cérémonie d’ouverture dans le stade olympique, carte postale, 1988.
La cérémonie d’ouverture dans le stade olympique, carte postale, 1988.
© Coll. CASDEN

Les Jeux Olympiques de Séoul en septembre 1988 représentent un tournant en anticipant la fin de la Guerre froide : après les boycotts de Moscou et de Los Angeles, l’enjeu politique est de taille. Si la Corée du Nord refuse d’aligner ses athlètes chez sa « sœur ennemie », ce sont néanmoins 159 nations avec 8.397 athlètes dont 2.194 femmes (26,12 %) qui prennent part à 237 épreuves dans 23 sports. Le nombre de nations engagées bat tous les records des Jeux Olympiques précédents. La cérémonie d’ouverture se déroule dans une ambiance chaleureuse, le 17 septembre 1988, dans le stade olympique de Séoul — inauguré quelques années plus tôt — sous les yeux du président sud-coréen, Roh Tae-woo. Avec les Jeux Olympiques de Séoul organisés à l’imitation de ceux de Tokyo en 1964, la Corée du Sud veut démontrer qu’elle est une puissance économique avec laquelle il faut compter en Asie.

Cette édition marque le retour du tennis (absent depuis 1924) et la première apparition du tennis de table. Mais la grande découverte pour les Occidentaux est le taekwondo, sport martial d’origine sud-coréenne présenté en démonstration (et devenu sport olympique depuis 2000). L’affaire qui enflamme les médias concerne le sprinteur canadien Ben Johnson sur le 100 mètres en athlétisme, qui est disqualifié pour dopage et contraint de céder la médaille d’or à Carl Lewis (lui-même contrôlé « positif » en 1988 lors des sélections américaines). De forts soupçons de dopage pèsent aussi sur Florence Griffith-Joyner qui rafle en sprint trois médailles d’or (100 mètres, 200 mètres et relais 4x100 mètres) et une médaille d’argent (relais 4x400 mètres). Sa belle-sœur Jackie Joyner-Kersee remporte l’or à l’heptathlon en établissant pour la quatrième fois un record du monde : elle est toujours considérée comme la meilleure spécialiste des épreuves combinées.

Mais le cumul des médailles n’est pas l’apanage de l’athlétisme. En natation, l’Américain Matt Biondi obtient sept médailles dont cinq d’or tandis que la nageuse est-allemande Kristin Otto remporte l’or à six reprises (à l’égal de Mark Spitz 16 ans plus tôt). Autre figure est-allemande, Christa Ludig revêt une qualité rare : après avoir été couronnée aux Jeux d’hiver de la même année en patinage de vitesse, elle obtient l’or en cyclisme sur piste. D’ailleurs, au classement des médailles, la RDA se classe en seconde position derrière l’URSS et devant les États-Unis. Bien que la question du dopage soit à l’agenda olympique depuis 1935, journalistes et spectateurs en viennent à douter de la pureté du sport.

Les chiffres clés de la XXIVe OLYMPIADE

Athlètes

(26,12 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Séoul 1988, affiche signée
Cho Yong-je, 1988.
© Coll. CASDEN
Séoul 1988, affiche signée
Cho Yong-je, 1988.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

UNION SOVIÉTIQUE ALLEMAGNE DE l’EST ÉTATS-UNIS

XXVe OLYMPIADE - 1992 ı Barcelone

XXVe OLYMPIADE
25 JUILLET-9 AOÛT 1992
Barcelone ı ESPAGNE

Photos Cérémonie d’ouverture, photographie de David Madison, 1992.
Cérémonie d’ouverture, photographie de David Madison, 1992.
© David Madison/Getty Images

Barcelone accueille 9.356 athlètes dont 2.704 femmes (28,90 %). Se déroulant dans la ville de Juan Antonio Samaranch, alors président du CIO, ils se déroulent 15 ans après la fin de la dictacture de Franco et visent à témoigner de la modernité espagnole tant dans les domaines artistiques, culturels ou architecturaux. Après une série de boycotts depuis Munich 1972, ces premiers Jeux Olympiques en Espagne reçoivent 169 nations. Vitaly Scherbo, de l’équipe unifiée de l’ex-URSS, survole les compétitions de gymnastique avec six médailles d’or. Mais l’image forte de fraternité provient du 10.000 mètres avec les coureuses Derartu Tulu (Éthiopie) et Elana Meyer (Afrique du Sud) effectuant leur tour d’honneur ensemble. De nombreux événements politiques majeurs surviennent quelques mois auparavant et ont des conséquences durant les compétitions : malgré ce contexte politique fort, aucun boycott n’est enregistré cette année-là, une première depuis 20 ans.

L’URSS est démantelée en 1991 et progressivement des États indépendants émergent de nouveau avec leur CNO (Comité National Olympique), notamment les États baltes : Estonie, Lettonie et Lituanie. Les représentants de la Communauté des États Indépendants (qui réunit la Russie et des nations désormais indépendantes issues de l’ex-URSS) participent aux Jeux Olympiques au sein de l’« équipe unifiée » sous la bannière olympique (défilés et podiums avec drapeau et hymne olympiques). En Afrique du Sud, alors que la transition vers des élections démocratiques se dessine après 28 ans d’exclusion par le CIO, une délégation est invitée avec, notamment, la présence de Nelson Mandela à la cérémonie d’ouverture. L’éclatement de la guerre dans les Balkans mène alors à l’indépendance d’États comme la Bosnie-Herzégovine, la Croatie ou la Slovénie et à la création de nouveaux CNO.

Des symboles forts d’ouverture vers le spectacle professionnel mais aussi la dimension culturelle de l’Olympisme se développent. Pour la première fois, des joueurs professionnels américains issus de la NBA peuvent participer à la compétition de basketball. Avec notamment Michael Jordan, c’est le début de la « Dream Team » et une illustration très tardive de l’obsolescence de l’amateurisme. Le badminton ainsi que le judo féminin sont ajoutés au programme olympique. Un athlète biélorusse est la star de ces Jeux Olympiques : le gymnaste Vitaly Scherbo réalise une performance légendaire en gagnant six médailles d’or dont quatre dans la même journée (fait unique dans les annales des Olympiades). La dimension culturelle est réinvestie par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et, depuis 1992, un format quadriennal d’olympiades culturelles se développe. Sur le plan des médias, le CIO choisit de ne plus limiter le diffuseur à un organisme obligatoirement issu du pays hôte. Les droits de retransmission augmentent de plus de 60 % par rapport à l’édition estivale précédente, et l’événement devient le premier rendez-vous médiatique planétaire.

Les chiffres clés de la XXVe OLYMPIADE

Athlètes

(28,90 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Barcelona ‘92, affiche signée
Josep[nbsp]Pla-Narbona, 1992.
© Coll. CASDEN
Barcelona ‘92, affiche signée
Josep Pla-Narbona, 1992.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉQUIPE UNIFIÉE* ÉTATS-UNIS ALLEMAGNE

*ÉQUIPE UNIFIÉE (athlètes des anciennes
Républiques socialistes soviétiques)
XXVIe OLYMPIADE - 1996 ı Atlanta

XXVIe OLYMPIADE
19 JUILLET-4 AOÛT 1996
Atlanta ı ÉTATS-UNIS

Photos Le défilé des nations lors de la cérémonie d’ouverture, photographie anonyme, 1996.
Le défilé des nations lors de la cérémonie d’ouverture, photographie anonyme, 1996.
© Bongarts via Getty Images

Les Jeux d’Atlanta accueillent 10.318 athlètes dont 3.512 femmes (34,04 %). C’est la première fois depuis 1896, qu’un tiers des athlètes sont des femmes. Plusieurs champions se démarquent : les deux sportives Marie-José Pérec et Laura Flessel, ainsi que les athlètes Michael Johnson et Carl Lewis avec son quatrième titre olympique en saut en longueur. En natation, Amy Van Dyken est la première Américaine à remporter quatre médailles d’or et le Russe Alexander Popov confirme ses talents sur 50 mètres et 100 mètres nage libre. L’Autrichien Hubert Raudaschl devient le premier athlète à avoir participé à neuf Jeux Olympiques, alors que la nageuse irlandaise Michelle Smith obtient quatre médailles (dont trois en or). Jamais un sportif irlandais n'avait cumulé autant de médailles. Le Turc Naim Süleymanoğlu devient le premier haltérophile de l’Histoire à gagner lors de trois Jeux Olympiques d’affilée. De nouvelles épreuves sont intégrées en 1996 : le volleyball de plage (beach-volley), le vélo tout terrain, l’aviron poids léger et le football féminin. De même, le softball, un sport exclusivement féminin, est ajouté au programme.

Le choix de la ville d’Atlanta pour le Centenaire des Jeux Olympiques est polémique dès le vote en 1990, alors que l’opinion publique attendait l’élection symbolique d’Athènes. Capitale économique du sud-est des États-Unis, la ville est surtout le siège social de Coca-Cola, sponsor historique des Jeux Olympiques, mais aussi de nombreuses multinationales. Un choix qui semble stratégique, donc, pour le CIO, mais qui nuit à son image, dix ans après l’ouverture aux professionnels et les débuts d’un programme de sponsoring – dit « TOP » –, valorisant des partenaires principaux en échange de financements considérables.

Les participants et le public s’offusquent aussi des problèmes de transport, remarquent la précarité des volontaires, et témoignent du « nettoyage » opéré dans la ville, vidée de tous ses sans-abris juste avant l’ouverture. Secoué par une vague de terrorisme aux États-Unis et en Europe, mais aussi par l’explosion du vol 800 TWA deux jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques, le public assiste néanmoins, le 19 juillet 1996, à l’arrivée dans le stade du boxeur Mohamed Ali que la maladie de Parkinson fait trembler au moment d’allumer la flamme. Ancien champion olympique, il est aussi l’un des grands symboles de la lutte pour les droits des Africains-Américains, comme Martin Luther King, originaire d’Atlanta. Mais les compétitions sont interrompues la journée du 27 juillet 1996 par une attaque à la bombe au cœur du village olympique, faisant deux morts et 111 blessés.

Les chiffres clés de la XXVIe OLYMPIADE

Athlètes

(34,04 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Atlanta 1996. Les Jeux Olympiques du Centenaire,[nbsp]affiche non signée, 1996.
© Coll. CASDEN
Atlanta 1996. Les Jeux Olympiques du Centenaire, affiche non signée, 1996.

Jeux
Paralympiques

athlètes

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉTATS-UNIS RUSSIE ALLEMAGNE