Après une édition annulée en raison de la Grande Guerre, les Jeux Olympiques reprennent en 1920 dans la ville d’Anvers. Les Olympiades de 1924, célébrées à Paris, sont placées sous le signe de la diversité des nations présentes : le nombre de nations représentées passe de 29 à 44. Les Jeux Olympiques de 1936, organisés à Berlin après ceux de Los Angeles en 1932 (les premières olympiades organisées depuis le début de la crise économique de 1929), donnent au IIIe Reich l’occasion de glorifier son régime. Cette édition sera la dernière avant 1948 car, entre-temps, la Seconde Guerre mondiale va empêcher deux olympiades consécutives (1940 et 1944).

VIIe OLYMPIADE - 1920 ı Anvers

VIIe OLYMPIADE
20 AOÛT-12 SEPTEMBRE 1920
Anvers ı BELGIQUE

Photos L’équipe française portant le béret à cocarde tricolore, photographie de presse, 1920.
L’équipe française portant le béret à cocarde tricolore, photographie de presse, 1920.
© Coll. CASDEN

Marqués par des premières olympiques avec le serment et le drapeau olympique (cinq anneaux, sur fond blanc, qui reproduisent les couleurs de toutes les nations et symbolisent les cinq continents unis par l'Olympisme), les Jeux Olympiques d’Anvers accueillent 2.561 hommes et 65 femmes (2,47 %) représentant 29 nations. Les États-Unis l’emportent au tableau des médailles, comme en 1912, avec des athlètes tels Charles Paddock au 100 mètres, qui fait un saut de 4 mètres juste avant la ligne d’arrivée, ses nageurs et nageuses (Duke Kahanamoku de Hawaï — qui popularise le surf —, Norman Ross ou Ethelda Bleibtrey), et ses tireurs au pistolet et à la carabine. En natation, l'Américaine Ethelda Bleibtrey s'impose dans les trois épreuves féminines. Elle bat le record du monde chaque fois qu'elle entre dans l'eau, y compris lors de tours de qualification. La Finlande se distingue tout particulièrement en cross et au 10.000 mètres avec Paavo Nurmi, au marathon, au pentathlon, au triple saut, au lancer du poids, du disque et du javelot, et en lutte.

L’Italie brille en escrime avec les cinq médailles d’or de Nedo Nadi tandis que la France remporte la palme de la mode et du glamour avec sa championne de tennis Suzanne Lenglen. Dans l’épreuve atypique du tir à la corde, les policemen de Londres triomphent comme en 1908. Alors que les Jeux Olympiques prévus à Berlin pour 1916 ont été annulés à cause du conflit, Pierre de Coubertin et les autres membres du CIO considèrent qu’ils doivent retrouver leur cycle quadriennal dès 1920 sous peine de disparaître. Si le choix se porte sur la ville belge d’Anvers alors que Lyon, La Havane et plusieurs villes américaines sont candidates, c’est qu’elle symbolise la résistance à l’invasion allemande.

Il s’agit aussi de répliquer à l’offensive sportive des États-Unis en Europe qu’incarnent la YMCA et les Jeux Interalliés organisés par le général américain Pershing à Paris en juin-juillet 1919. Par ailleurs, Pierre de Coubertin et son collègue belge Henri de Baillet-Latour s’opposent farouchement à la participation des athlètes allemands et autrichiens (et à celle de leurs alliés comme les Hongrois, les Turcs et les Bulgares). Mais pour ne pas compromettre son idéal de paix internationale, le CIO prend prétexte que leurs États n’existent plus pour ne pas les inviter. Quant aux Britanniques, ils ont hésité à venir car ils ont pour projet de créer des jeux limités aux nations de leur Empire, finalement inaugurés en 1930 sous le nom de Jeux de l’Empire britannique, compétition qui perdure aujourd’hui sous le nom de Jeux du Commonwealth.

Les chiffres clés de la VIIe OLYMPIADE

Athlètes

(2,47 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image VIIe Olympiade. Anvers (Belgique), affiche
signée Walter van der Ven & Co, 1920.
© Musée national du sport Nice
VIIe Olympiade. Anvers (Belgique), affiche
signée Walter van der Ven & Co, 1920.

Jeux
Paralympiques

- (début en 1960)

Nations

 

Jeux d'hiver

- (début en 1924)

Classement

ÉTATS-UNIS SUÈDE GRANDE-BRETAGNE

VIIIe OLYMPIADE - 1924 ı Paris

VIIIe OLYMPIADE
4 MAI-27 JUILLET 1924
Paris ı FRANCE

Photos Défilé de l’équipe de France, photographie, 1924.
Défilé de l’équipe de France, photographie, 1924.
© Coll. CASDEN

Lors des Jeux Olympiques parisiens de 1924, le nombre de Comités Nationaux Olympiques participant passe de 29 à 44. Cette augmentation révèle l’ampleur prise par les Jeux Olympiques et symbolise désormais la diversité du monde. La popularité de cette édition parisienne — c’est la première fois qu’une ville reçoit pour la seconde fois les Jeux Olympiques — est consacrée par la présence de plus de mille journalistes, en lien avec l’apparition du direct à la radio, rendu possible par les installations prévues par les organisateurs. Couplés à la semaine internationale des sports d’hiver de Chamonix (nommée ultérieurement Jeux Olympiques d’hiver), ils font de la France la pierre angulaire du sport mondial. L’Équateur, l’Irlande, la Lituanie, les Philippines et l’Uruguay y participent pour la première fois. Les Jeux Olympiques de Paris sont aussi les premiers à organiser une cérémonie de clôture telle que nous la connaissons aujourd’hui et à loger des athlètes dans un village olympique (constitué de cabanes en bois). Trois drapeaux y sont déployés : celui du Comité International Olympique, du pays accueillant les Jeux Olympiques et du prochain pays hôte.

Les Britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell remportent respectivement le 100 mètres et le 400 mètres. Leurs étonnants parcours jusqu’aux Jeux Olympiques sont retracés dans le film Les Chariots de feu de Hugh Hudson. Mais cette édition, avec 2.954 athlètes hommes et 135 athlètes femmes (4,37 %) est aussi celle de la « diversité ». En effet, il n’y a pas d’exclusion de minorités, de populations coloniales ou de groupes spécifiques comme lors des Jeux Olympiques de 1904, bien au contraire, les grandes puissances impériales mobilisent désormais les athlètes de leur empire pour conquérir des médailles, comme les États-Unis leurs « minorités ». De fait, lors de ces Jeux, l’athlète africain-américain William DeHart Hubbard sera médaillé d’or. Cette édition est également marquée par la mise en scène de la propagande politique de l’Italie fasciste lors des épreuves d’escrime mais aussi par les violences lors des matchs de rugby.

L’autre star de cette édition est le coureur finlandais Paavo Nurmi qui remporte cinq médailles d’or, aux côtés du nageur Johnny Weissmuller lors des épreuves ayant pour cadre la piscine des Tourelles. Le 5 juillet 1924, 40.000 spectateurs assistent à la cérémonie d’ouverture. Sur le site de Colombes se déroulent principalement les épreuves d’athlétisme, de rugby, de football dont notamment la finale remportée par l’Uruguay. Le public assiste également au départ et à l’arrivée de l’épreuve de cyclisme sur route et à la dernière présence du rugby à XV dans une Olympiade, considéré comme trop violent après une bagarre entre supporteurs et joueurs américains. Les compétitions d’aviron ont lieu sur le bassin de Colombes-Argenteuil. Au palmarès, la France termine deuxième derrière les États-Unis et devant la Finlande avec 12 médailles d’or, 13 d’argent et 10 de bronze.

Les chiffres clés de la VIIIe OLYMPIADE

Athlètes

(4,37 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Paris 1924. Jeux Olympiques,
affiche signée Jean Droit, 1924.
© Musée national du sport Nice
Paris 1924. Jeux Olympiques,
affiche signée Jean Droit, 1924.

Jeux
Paralympiques

- (début en 1960)

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉTATS-UNIS FINLANDE FRANCE

IXe OLYMPIADE - 1928 ı Amsterdam

IXe OLYMPIADE
17 MAI-12 AOÛT 1928
Amsterdam ı PAYS-BAS

Photos Le serment olympique par le footballeur Harry Dénis [Pays-Bas] devant son drapeau
et les représentants des nations, carte[nbsp]postale[nbsp]dessinée,[nbsp]1928.
Le serment olympique par le footballeur Harry Dénis [Pays-Bas] devant son drapeau
et les représentants des nations
, carte postale dessinée, 1928.
© Coll. CASDEN

Riches en performances et innovations, les Jeux Olympiques d’Amsterdam sont un succès durant l’été 1928. Un succès aussi parce qu’ils se situent au cœur de la brève période d’accalmie des tensions géopolitiques en Europe, après les accords de Locarno en octobre 1925, signés notamment par l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni mais aussi l’Italie de Mussolini afin de garantir provisoirement une sécurité collective en Europe. 46 nations parmi lesquelles se trouve l’Allemagne (de retour aux Jeux Olympiques depuis son exclusion après la guerre) et 2.883 athlètes dont 277 femmes (9,61 %) sont présentes. Pour cette Olympiade, on note plusieurs nouveautés : le rituel de l’allumage de la flamme olympique ainsi que l’accès d’athlètes féminines à certaines épreuves d’athlétisme et de gymnastique artistique, après bien des polémiques et les résistances de Pierre de Coubertin puis celles de son successeur Henri Baillet-Latour.

Pour cette Olympiade, Amsterdam se dote d’un stade flambant neuf, œuvre de l’architecte Jan Wils pouvant accueillir 40.000 spectateurs. Outre la sensation provoquée par la victoire de l’« indigène algérien » issu de l’Empire colonial français Ahmed Boughera El Ouafi lors de l’épreuve du marathon, les performances les plus marquantes sont réalisées par des athlètes de légende. Au premier rang de ceux-ci se trouvent les « Finlandais volants » qui dominent largement les épreuves d’athlétisme. Le plus en vue est Paavo Nurmi qui, confirmant les cinq médailles d’or obtenues en 1924, s’octroie une nouvelle médaille d’or en 10.000 mètres et deux médailles d’argent en 5.000 mètres et 3.000 mètres steeple. La Suisse applaudit son héros, le gymnaste Eugen Mack qui décroche deux médailles d’or à Amsterdam et qui reste le sportif suisse le plus médaillé, avec huit titres, dont cinq gagnés à Berlin en 1936.

Même confirmation pour le nageur américain Johnny Weissmuller, comme en 1924 à Paris, avec deux médailles d’or en 100 mètres nage libre et relais 4x200 mètres nage libre. Alors que le tennis, le polo, le tir et le rugby ne figurent plus au programme, le grand exploit des Jeux Olympiques se trouve dans la victoire de l’équipe indienne de hockey sur gazon estampillée « raj britannique » en finale sur les Pays-Bas, avec l’emblématique Dhyan Chang Singh, considéré comme le plus grand sportif indien de tous les temps. Enfin, la presse retient l’aventure de l’Australien Henry Pearce qui, en quart de finale du rameur-skiff, s’arrête pour laisser passer une famille de canards, puis remonte ses concurrents et décroche la médaille d’or.

Les chiffres clés de la IXe OLYMPIADE

Athlètes

(9,61 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image 1928. IXe Olympiade. Amsterdam,
affiche signée Joseph Rovers, 1928.
© Coll. CASDEN
1928. IXe Olympiade. Amsterdam,
affiche signée Joseph Rovers, 1928.

Jeux
Paralympiques

- (début en 1960)

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉTATS-UNIS ALLEMAGNE FINLANDE

Xe OLYMPIADE - 1932 ı Los Angeles

Xe OLYMPIADE
30 JUILLET-14 AOÛT 1932
Los Angeles ı ÉTATS-UNIS

Photos Los Angeles Coliseum (Olympic Stadium), carte postale colorisée, 1932.
Los Angeles Coliseum (Olympic Stadium), carte postale colorisée, 1932.
© Coll. CASDEN

Après Saint-Louis en 1904, le CIO confie à nouveau les Jeux Olympiques à un pays non européen. C’est un risque pour la réussite des compétitions car le déplacement des sportifs européens sur la côte ouest des États-Unis nécessite un budget substantiel pour financer une semaine de voyage en paquebot, puis une autre pour la traversée du pays, comme l’expérience de Saint-Louis en 1904 l’a montré. Pour les élites dirigeantes de Los Angeles, les Jeux Olympiques sont une belle opportunité de promouvoir leur ville, en pleine explosion démographique mais encore peu connue, alors que depuis 1929 la crise économique ravage socialement le pays. En 1921 a commencé la construction du Coliseum : un gigantesque stade de 100.000 places à la mémoire des vétérans de la Première Guerre mondiale. Et en 1923, cet engagement permet de convaincre les membres du CIO. Mais Los Angeles est aussi un choix stratégique pour diffuser l’Olympisme dans l’aire géographique de l’océan Pacifique.

Le terrible krach boursier de 1929 menace sévèrement l’avancée des préparatifs. Les financeurs ont moins d’argent et l’opinion publique s’indigne des dépenses faites pour le sport alors que le chômage et la précarité explosent. Beaucoup d’installations existantes sont utilisées par les organisateurs. Au regard de la situation économique, le président Herbert Hoover refusera d’ailleurs pour cette raison d’ouvrir officiellement les Jeux Olympiques, comme le font habituellement les chefs d’État. On craint également, comme nous l’avons vu, que les sportifs européens ne puissent financer leur voyage car la crise économique frappe tout autant l’Europe. Pour pallier cela, les organisateurs construisent un « village olympique » (imposé par le cahier des charges formulé par le CIO aux villes hôtes depuis les Jeux Olympiques de 1924) permettant d’être logé et nourri pour seulement deux dollars par jour. Les 1.208 participants hommes en profitent, mais les 126 femmes (9,45 %), quant à elles, sont logées dans les hôtels de la ville pour des raisons « morales ». Le public américain et étranger est finalement bien au rendez-vous à partir du 30 juillet 1932, pour voir le spectacle sportif pendant un peu plus de 15 jours (la durée la plus courte pour des Jeux Olympiques jusqu’alors), mais aussi pour tenter d’apercevoir les stars d’Hollywood. Charlie Chaplin, Gary Cooper ou Buster Keaton assistent par exemple à la cérémonie d’ouverture.

L’Américaine Mildred Didrikson s’impose sur le 80 mètres haies avec un record du monde de 11,7 secondes, mais remporte aussi le lancer du javelot avec un jet à 43,60 mètres (record olympique) et termine par une médaille d’argent au saut en hauteur. Une combinaison de podiums unique. Son compatriote Eddie Tolan réalise le doublé aux 100 mètres et 200 mètres. Juan Carlos Zabala est le premier Argentin sacré en athlétisme, au marathon et il est toujours, à 20 ans, le plus jeune vainqueur de l’épreuve. Enfin, en natation, l’équipe du Japon est à son sommet, avec quatre des cinq titres masculins. Les États-Unis terminent largement premiers de cette édition, alors que l’Italie se classe seconde. La propagande fasciste s’appuie sur ce résultat pour vanter son modèle totalitaire. Finalement, grâce à l’union de tous les acteurs économiques, politiques et culturels de Los Angeles, les Jeux Olympiques de la « Grande Dépression » sont une réussite. Néanmoins, le Comité d’organisation préfère détruire le village olympique plutôt que de le mettre à disposition des milliers de sans-abris de la ville, créant une polémique qui dure de nombreux mois.

Les chiffres clés de la Xe OLYMPIADE

Athlètes

(9,45 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Olympic Games. 1932. Los Angeles, 
affiche signée Julio Kilenyi [reprise
en couverture du programme], 1932.
© Coll. CASDEN
Olympic Games. 1932. Los Angeles
affiche signée Julio Kilenyi [reprise
en couverture du programme], 1932.

Jeux
Paralympiques

- (début en 1960)

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉTATS-UNIS ITALIE FRANCE

XIe OLYMPIADE - 1936 ı Berlin

XIe OLYMPIADE
1er AOÛT-16 AOÛT 1936
Berlin ı ALLEMAGNE

Photos Stade olympique des Jeux Olympiques de Berlin, photographie, 1936.
Stade olympique des Jeux Olympiques de Berlin, photographie, 1936.
© Coll. CASDEN

Les Jeux Olympiques sont accordés en 1931 à l’Allemagne de Weimar. Lors de l’arrivée des nazis au pouvoir, en 1933, plusieurs voix s’élèvent contre l’octroi des Jeux Olympiques aux nouveaux dirigeants de l’Allemagne. Un vaste mouvement de boycott, mené par les organisations sportives ouvrières, des intellectuels et les partis de gauche en Europe et aux États-Unis, s’organise, mais échoue à convaincre les États. Malgré le projet de contre-olympiade à Barcelone rendu impossible par la Guerre d’Espagne, les dirigeants des pays concernés craignent les conséquences d’un boycott. Les nazis maintiennent l’illusion d’un « pays normal », y compris en alignant Helen Mayer, une athlète en partie d’origine juive (elle est ce que les nazis appellent alors une mischlinge, une « métis » à leurs yeux car seul son père est juif), étudiant alors aux États-Unis. Tous les autres athlètes juifs allemands ont été exclus des compétitions (à l’image de la championne du monde de saut en hauteur, Gretel Bergmann, qui est intégrée à l’équipe allemande, puis en est chassée la veille des Jeux Olympiques). Helen Mayer obtient une médaille d’argent à l’escrime et, ne se pensant nullement juive, fait le salut nazi sur le podium. Elle repart aux États-Unis après les Jeux Olympiques. Finalement 49 pays et 3.963 athlètes – dont 331 femmes (8,35 %) – sont présents.

Le IIIe Reich perçoit tout le potentiel des Jeux Olympiques pour glorifier le régime. Après les Jeux d’hiver de Garmisch-Partenkirchen, qui ont permis aux nazis de roder l’organisation et la mise en scène des Jeux, les moyens dévolus pour les Jeux d’été sont faramineux : constructions d’infrastructures modernes – dont le stade olympique de Berlin, d’une capacité hors-normes de 100.000 places –, accueil fastueux des athlètes et des représentants des pays invités, propagande intense en Allemagne et à destination du monde, mises en scène inédites avec un décorum inspiré de l’Antiquité. Artiste de génie vouée au culte du Führer, Leni Riefenstahl réalise le film Les Dieux du stade, diffusé dès 1938 dans plusieurs pays. La spectacularisation des compétitions, grâce aux films, aux innovations techniques, aux diffusions radiophoniques et, pour la première fois, en direct à la télévision, expliquent que ces Jeux Olympiques soient considérés comme les premiers Jeux « modernes ».

Les Jeux Olympiques sont aussi marqués par les exploits de Jesse Owens qui remporte quatre médailles d’or. Les États-Unis dominent les compétitions d’athlétisme, suivis par l’Allemagne, celle-ci se distinguant dans les épreuves de gymnastique. Enfin, le Japon domine les épreuves de natation. La plongeuse américaine Marjorie Gestring devient, à 13 ans, la plus jeune championne olympique (chez les hommes, en 1896, Dimítrios Loundras, a 10 ans). Les nazis présentent au monde abasourdi une compétition grandiose et très bien organisée. Le pari de rendre l’Allemagne populaire et « fréquentable » est gagné en 1936. Les Jeux Olympiques sont détournés pour servir les desseins d’une dictature, surtout que les organisateurs diffusent un discours de Pierre de Coubertin (enregistré en 1935) avant la clôture des Olympiades.

Les chiffres clés de la XIe OLYMPIADE

Athlètes

(8,35 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Allemagne. Berlin 1936. Jeux Olympiques,
affiche signée Werner Würbel, 1936.
© Musée national du sport Nice
Allemagne. Berlin 1936. Jeux Olympiques,
affiche signée Werner Würbel, 1936.

Jeux
Paralympiques

- (début en 1960)

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ALLEMAGNE ÉTATS-UNIS HONGRIE

XIIe & XIIIe OLYMPIADESOLYMP... - 1940 ı 1944

XIIe & XIIIe OLYMPIADES
1940 ı TOKYO (JAPON)
[annulée] 1944 ı LONDRES (GRANDE-BRETAGNE) [reportée en 1948]

Photos XIIe Olympiade Tokyo 1940. Exposition internationale, carte postale de la direction générale du tourisme et des chemins de fer de l’état japonais, 1940.
XIIe Olympiade Tokyo 1940. Exposition internationale, carte postale de la direction générale du tourisme et des chemins de fer de l’état japonais, 1940.
© Coll. CASDEN

Comme en 1916, au regard de la Seconde Guerre mondiale et du contexte international, deux olympiades sont annulées. La XIIe Olympiade est prévue à Tokyo pour 1940, avec le soutien de l’Allemagne nazie et de Benito Mussolini pour l’Italie qui retire sa candidature au profit du Japon désormais allié des deux dictatures européennes. En 1937, à la suite de l’invasion de la Chine par le Japon, les Jeux Olympiques sont reprogrammés à Helsinki, mais la Finlande retire sa candidature après le déclenchement de la guerre avec l’URSS en 1939. L’Olympiade est définitivement annulée et la Grande-Bretagne se voit attribuer la XIIIe Olympiade pour 1944, que le prolongement de la guerre annule. La XIVe Olympiade est organisée à Londres au regard du report de 1944.

 
Image XIIe Olympiade Tokyo 1940, affiche (projet), 1940.
© Coll. CASDEN
XIIe Olympiade Tokyo 1940, affiche (projet), 1940.