1956 ı Melbourne Éthique Betty CUTHBERT
Betty Cuthbert est si loin de s’imaginer qu’elle pourra participer aux Jeux Olympiques de Melbourne, qu’elle achète des billets pour assister aux compétitions depuis les gradins !
Portrait Betty CUTHBERT
Éthique
La vie de Betty Cuthbert est une succession de combats : sur les pistes d’athlétisme, pour remporter ses médailles, et contre la maladie, pour survivre à la sclérose en plaques. Son courage et sa détermination à aider tous les autres malades ont fait depuis longtemps la fierté de toute l’Australie. Née à Sydney en 1938, Betty Cuthbert découvre l’athlétisme au Western Suburbs Athletic Club à l’âge de 8 ans. À 16 ans, elle quitte l’école pour travailler dans la garderie de ses parents et continue de s’entraîner au sprint. Elle reste pourtant dans l’ombre de la championne de son club, Marlene Matthews.
Elle est si loin de s’imaginer qu’elle pourra participer aux Jeux Olympiques de Melbourne, qu’elle achète des billets pour assister aux compétitions depuis les gradins ! Mais quelques semaines avant l’ouverture, elle bat le record du monde du 200 mètres et devient favorite. Ce premier exploit se concrétise au-delà de ses espérances par trois médailles d’or dans les disciplines reines de l’athlétisme : le 100 mètres (11,4 secondes), le 200 mètres (23,4 secondes) et le 4x100 mètres (44,5 secondes, record du monde). Elle devient alors la « golden girl » de l’Australie.
Archives sur la demi-finale de water-polo opposant la Hongrie à l’Union soviétique
Un affrontement sportif qui dégénère en affrontement politique, quelques mois après l’intervention militaire de l’Union soviétique en Hongrie en pleine Guerre froide. Les deux équipes en viennent aux mains et le match devient un véritable règlement de compte. Finalement, la Hongrie gagne ce match puis remporte le titre olympique en finale.
Voir la vidéo Voir la vidéoLes années suivantes, elle bat encore 12 records du monde sur différentes distances et remporte une médaille d’or et deux d’argent aux Jeux du Commonwealth. En 1960, une blessure l’empêche de briller aux Jeux Olympiques de Rome, mais en 1964, à Tokyo, elle revient en force pour remporter le premier 400 mètres olympique féminin. Elle devient aussi la première et seule athlète de l’Histoire à remporter les trois épreuves individuelles de sprint.
Après cinq ans de difficultés physiques, on lui diagnostique finalement une sclérose en plaques en 1974. Betty Cuthbert était une des femmes les plus rapides du monde. Elle doit désormais se battre contre la perte progressive de sa motricité et contre la douleur physique. Faisant preuve d’éthique, elle utilise sa notoriété pour faire connaître la maladie dans son pays, aider les malades et récolter des dons pour faire avancer la recherche. Aux Jeux de Sydney, en 2000, elle porte la torche olympique en fauteuil roulant jusqu’à la dernière relayeuse, Cathy Freeman. En 2012, elle fait partie des 12 premiers athlètes d’exception à entrer dans le Hall of Fame de la Fédération internationale d’athlétisme, aux côtés de Jesse Owens, Carl Lewis ou encore Fanny Blankers-Koen. Jusqu’en 2004, Betty Cuthbert est restée l’Australienne la plus médaillée de l’histoire du pays. L’Australie lui rend de nombreux hommages lors de son décès en 2017.
Victoire d’Alain Mimoun au marathon
Le Français d’origine algérienne, Alain Mimoun, athlète ayant remporté 32 titres de champion de France, décroche sa première et unique médaille d’or aux Jeux Olympiques de Melbourne après trois médailles d’argent.
Voir la vidéo Voir la vidéo“ Betty [Cuthbert] est une inspiration et son histoire continuera à inspirer les athlètes australiens pour les générations à venir. ”
— Cathy Freeman, Sydney Morning Herald, 8 août 2017 —
XVIe Olympiade
22 NOVEMBRE-8 DÉCEMBRE 1956
Melbourne ı AUSTRALIE
Athlètes
3314 (11,34 % DE SPORTIVES)
Sports
17
Épreuves
151
Jeux
Paralympiques
- 00 (début en 1960)
Nations
72
Jeux d'hiver
821 athlètes
Classement
UNION SOVIÉTIQUE ÉTATS-UNIS AUSTRALIE
Les Jeux Olympiques de Melbourne sont les premiers à être télévisés et à se dérouler dans l’hémisphère Sud. La victoire de Melbourne sur Buenos Aires (Argentine) en 1949 est le fruit d’un intense lobbying orchestré auprès du CIO par ses élites économiques et politiques afin de placer leur ville en tête. Les 72 pays représentés ont envoyé 3.314 athlètes dont 376 sportives (11,34 %), desquels il faut retrancher les concurrents en équitation qui ont passé leurs épreuves à Stockholm (Suède) en raison de la quarantaine imposée aux chevaux.
Pour leur deuxième participation aux Jeux Olympiques, les Soviétiques dépassent les Américains au tableau des médailles (ce basculement perdurera jusqu’en 1988). Alors que l’Australie affirme sa suprématie en natation, les États-Unis continuent de dominer l’athlétisme. La surprise, ici, vient de l’Australienne Betty Cuthbert qui remporte les 100 mètres, 200 mètres et 4x100 mètres ; elle vient aussi d’Alain Mimoun qui, cette fois-ci, gagne le marathon alors qu’il a longtemps collectionné l’argent (en 1948 sur le 10.000 mètres, en 1952 sur la même distance et au 5.000 mètres) dans « l’ombre d’Emil Zátopek ». En gymnastique, les Soviétiques écrasent la compétition avec un accessit pour les Hongroises. Dans le tournoi de football, le podium est occupé par l’URSS suivie de la Yougoslavie et de la Bulgarie, les nations occidentales ne pouvant aligner leurs joueurs professionnels.
Marqués par un triple boycott, ces Jeux Olympiques ne sont pas les « friendly games » rêvés par le CIO. L’Égypte, l’Irak et le Liban dénoncent la présence d’Israël dans le contexte de la crise de Suez (1956), tandis que la Chine de Mao n’accepte pas que le drapeau de la Chine de Formose (Taïwan) soit hissé dans le stade. L’Espagne, la Suisse (prétextant au final l’absence d’avions) et les Pays-Bas exigent le retrait des troupes soviétiques de Hongrie. L’exfiltration par la CIA d’athlètes hongrois vers les États-Unis fait suite à la rixe entre les équipes d’URSS et de Hongrie en finale du water-polo, et inscrit la Guerre froide au cœur des Jeux Olympiques, même si à la fin des compétitions, et pour la première fois, les athlètes défilent tous ensemble, plutôt que pays par pays, en signe d’« unité ».
Film officiel des Jeux Olympiques de Melbourne
Film officiel sur les Jeux Olympiques de Melbourne. Revivez les grands moments comme la cérémonie d’ouverture ou encore les grandes confrontations sportives.
Tir sportif
Depuis le début du XIXe siècle, le tir sportif consiste à toucher une cible fixe ou mobile — sur des pigeons vivants, puis d’argile à partir des années 1860 (même si aux Jeux Olympiques de 1900 ce sont toujours des pigeons vivants qui servent de cibles). Le tir est inscrit au programme des Jeux Olympiques depuis 1896 pour les hommes et 1984 pour les femmes. Aujourd’hui, on compte 15 épreuves avec trois catégories : le tir au fusil, à la carabine et au pistolet.
Les armes à feu utilisées pour le tir sont le fusil (arme d’épaule) pour toucher une cible en plein vol ; la carabine (arme d’épaule) pour tirer couché, à genoux ou debout, sur une cible fixe, comme le pistolet qui, lui, est une arme de poing.