Photos Johnny Weissmuller [États-Unis] avec ces co-équipiers, photographie, 1924.
Johnny Weissmuller [États-Unis] avec ces co-équipiers, photographie, 1924.
© Getty Images
1924 l ParisJohnny WEISSMULLERDiversité

1924 ı Paris Diversité Johnny WEISSMULLER

Exposition Histoire, Sport et Citoyenneté. Des Jeux olympiques d’Athènes 1896 aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Panneau 7 : 1924 ı Paris ı Diversité ı Johnny WEISSMULLER ı VIIIe Olympiade. © CASDEN

Johnny Weissmuller n’a jamais perdu une seule course en compétition et totalise une soixantaine de records du monde.

Portrait Johnny WEISSMULLER

Diversité

44 nations de tous les continents sont présentes lors de cette édition. De nombreuses minorités politiques et les populations des empires participent aux Jeux Olympiques de 1924, en dépit de la ségrégation aux États-Unis ou du colonialisme en vigueur parmi les nations européennes. Seule l’Allemagne, mise au ban des nations après la Première Guerre mondiale, est exclue, alors que l’URSS refuse de concourir. Pour rappel, en 1920, les Jeux Olympiques organisés à Anvers en hommage aux souffrances qu’ont subies les Belges lors du conflit, ont exclu plusieurs nations, comme l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Turquie et la Bulgarie.

C’est dans la capitale parisienne, désormais symbole de diversité, que celui qui va devenir un mythe, le futur Tarzan d’Hollywood, devient un champion d’exception. Johnny Weissmuller est né dans l’empire austro-hongrois (la Roumanie actuelle). Il est donc apatride pour les États-Unis et il ne peut venir à Paris qu’en empruntant les papiers de son frère qui, lui, est né en Amérique. Fort de ce tour de passe-passe, il remporte quatre médailles à Paris, dont trois en or, et renouvelle l’exploit en 1928 au relais 4x200 mètres nage libre et au 100 mètres.

Photo Johnny WEISSMULLER
© Popperfoto/Getty Images

Film sur la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 1924, Éditions des films sportifs, 2017

Revivez la 8e édition des Jeux Olympiques, ouverte le 5 juillet 1924 au Stade olympique de Colombes, en présence du Président de la République, Paul Doumergue. À cette occasion, le serment des athlètes est prononcé par Georges André, athlète complet et héros rescapé de la Première Guerre mondiale.

Diversité

C’est au mois de juillet à Paris qu’il entre dans la légende, au cœur de la piscine des Tourelles, dans l’épreuve reine du 400 mètres nage libre où il impose sa puissance face à l'Australien Boy Charlton et au Suédois Arne Borg. « Une bataille nautique comme il est rare d'en voir et comme on n'en verra peut-être plus », écrit le dirigeant Émile-Georges Drigny dans le rapport officiel.

De fait, c’est dans les derniers mètres que l’Américain l’emporte en pulvérisant en 5 minutes et 4 secondes le record olympique de l’épreuve, record qui tiendra jusqu'en 1972. Avec son crawl parfait, Johnny Weissmuller surpasse ses concurrents au 100 mètres. Il renouvelle l’exploit lors de la finale en équipe du 4x200 mètres nage libre avec à la clé un nouveau record du monde. Johnny Weissmuller est le premier nageur à passer sous la barre de la minute pour le 100 mètres nage libre en piscine olympique (avec un temps de 58 secondes 6 dixièmes, c’était en 1922, il avait 18 ans). Il n’a jamais perdu une seule course en compétition jusqu’à sa retraite sportive et totalise le chiffre incroyable de 67 records du monde et 52 titres de champion des États-Unis. Il plonge ensuite dans une carrière à Hollywood (1932) où il incarne le mythique Tarzan, devenant une star mondiale... Un symbole pour celui qui, en 1924, a représenté la diversité du monde et des origines à Paris.

Photos Johnny Weissmuller [États-Unis], photographie de presse, 1924.
Johnny Weissmuller [États-Unis], photographie de presse, 1924.
© Coll. CASDEN

Archive sur Eric Liddell, « l’Écossais volant »

Portait d’Eric Liddell, également connu sous le nom de « l’Écossais volant ». Avec un style de course unique — la tête en arrière et la bouche ouverte — Eric Liddell se fait tout spécialement remarquer par sa vitesse, un don qu'il confirme en devenant champion olympique du 400 mètres en 1924 à Paris.

Citius, Altius, Fortius.
Plus vite, plus haut, plus fort. »)

—   Devise olympique, 1894 (qui devient officielle en 1924)   —

VIIIe Olympiade
4 MAI-27 JUILLET 1924

Paris ı FRANCE

Athlètes

(4,37 % DE SPORTIVES)

Sports

 

Épreuves

Image Paris 1924. Jeux Olympiques,
affiche signée Jean Droit, 1924.
© Musée national du sport Nice
Paris 1924. Jeux Olympiques,
affiche signée Jean Droit, 1924.

Jeux
Paralympiques

- (début en 1960)

Nations

 

Jeux d'hiver

athlètes

Classement

ÉTATS-UNIS FINLANDE FRANCE

Village olympique, carte postale, 1924.
Village olympique, carte postale, 1924.
© Coll. CASDEN
Défilé de l’équipe de France, photographie, 1924.
loader
Défilé de l’équipe de France, photographie, 1924.
© Coll. CASDEN

Lors des Jeux Olympiques parisiens de 1924, le nombre de Comités Nationaux Olympiques participant passe de 29 à 44. Cette augmentation révèle l’ampleur prise par les Jeux Olympiques et symbolise désormais la diversité du monde. La popularité de cette édition parisienne — c’est la première fois qu’une ville reçoit pour la seconde fois les Jeux Olympiques — est consacrée par la présence de plus de mille journalistes, en lien avec l’apparition du direct à la radio, rendu possible par les installations prévues par les organisateurs. Couplés à la semaine internationale des sports d’hiver de Chamonix (nommée ultérieurement Jeux Olympiques d’hiver), ils font de la France la pierre angulaire du sport mondial. L’Équateur, l’Irlande, la Lituanie, les Philippines et l’Uruguay y participent pour la première fois. Les Jeux Olympiques de Paris sont aussi les premiers à organiser une cérémonie de clôture telle que nous la connaissons aujourd’hui et à loger des athlètes dans un village olympique (constitué de cabanes en bois). Trois drapeaux y sont déployés : celui du Comité International Olympique, du pays accueillant les Jeux Olympiques et du prochain pays hôte.

Les Britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell remportent respectivement le 100 mètres et le 400 mètres. Leurs étonnants parcours jusqu’aux Jeux Olympiques sont retracés dans le film Les Chariots de feu de Hugh Hudson. Mais cette édition, avec 2.954 athlètes hommes et 135 athlètes femmes (4,37 %) est aussi celle de la « diversité ». En effet, il n’y a pas d’exclusion de minorités, de populations coloniales ou de groupes spécifiques comme lors des Jeux Olympiques de 1904, bien au contraire, les grandes puissances impériales mobilisent désormais les athlètes de leur empire pour conquérir des médailles, comme les États-Unis leurs « minorités ». De fait, lors de ces Jeux, l’athlète africain-américain William DeHart Hubbard sera médaillé d’or. Cette édition est également marquée par la mise en scène de la propagande politique de l’Italie fasciste lors des épreuves d’escrime mais aussi par les violences lors des matchs de rugby.

L’autre star de cette édition est le coureur finlandais Paavo Nurmi qui remporte cinq médailles d’or, aux côtés du nageur Johnny Weissmuller lors des épreuves ayant pour cadre la piscine des Tourelles. Le 5 juillet 1924, 40.000 spectateurs assistent à la cérémonie d’ouverture. Sur le site de Colombes se déroulent principalement les épreuves d’athlétisme, de rugby, de football dont notamment la finale remportée par l’Uruguay. Le public assiste également au départ et à l’arrivée de l’épreuve de cyclisme sur route et à la dernière présence du rugby à XV dans une Olympiade, considéré comme trop violent après une bagarre entre supporteurs et joueurs américains. Les compétitions d’aviron ont lieu sur le bassin de Colombes-Argenteuil. Au palmarès, la France termine deuxième derrière les États-Unis et devant la Finlande avec 12 médailles d’or, 13 d’argent et 10 de bronze.

Portrait de Paavo Nurmi et ses neuf médailles d’or

Le coureur Paavo Nurmi est, depuis les années 1920, une légende nationale finlandaise. Au cours de sa carrière, il établit 22 records du monde, du 1.500 mètres au 20.000 mètres, et remporte 12 médailles lors des Jeux Olympiques, dont neuf titres, devenant ainsi l'athlète le plus médaillé de ce sport.

William DeHart Hubbard [États-Unis], champion olympique du saut en longueur, carte-photo, 1924.
loader
William DeHart Hubbard [États-Unis], champion olympique du saut en longueur, carte-photo, 1924.
© Coll. CASDEN

Natation

La natation sportive se développe dans les pays anglo-saxons. Elle est présente aux Jeux Olympiques de 1896 avec quatre épreuves masculines rassemblées, aux côtés de l'aviron et du yachting au sein des « sports nautiques ». La natation féminine devient une discipline olympique en 1912. En 1924, Johnny Weissmuller impose son style : il plonge loin du plot et reste longtemps en apnée ; ensuite, en crawl, il ne met jamais la tête sous l’eau. On dénombre aujourd’hui quatre épreuves – le papillon (au programme olympique de 1956), le dos (en 1904), la brasse et le crawl (nage libre) – ainsi qu’une combinaison de celles-ci.

Photos Jeux Olympiques. Paris 1924. « Natation », carte postale, d’après un dessin de[nbsp]Stanley-Charles Rooles, 1924.
Jeux Olympiques. Paris 1924. « Natation », carte postale, d’après un dessin de Stanley-Charles Rooles, 1924.
© Coll. CASDEN
Photos objet             Natation
© Coll. CASDEN

En 1924, le maillot de bain « une pièce » (un long marcel) est la règle pour les hommes. En 1928, c’est la révolution avec le maillot de bain Speedo (Fortitude), qui recourt au synthétique plutôt qu’à la laine, contribuant à la victoire d’Arne Borg aux Jeux Olympiques d’Amsterdam. En 1932, on voit apparaître le slip de bain dit « Tarzan » (l’année où Johnny Weissmuller commence sa carrière sur les écrans). Une mutation stylistique qui met du temps à s’affirmer dans les olympiades des années 1950, avant l’émergence des combinaisons à haute technologie qui seront proscrites en 2010.