Revue
Parcours sportifs
Hommes & Migrations n° 1344, janvier-mars 2024
présentation
À l’occasion de l’inauguration au Palais de la Porte Dorée en avril prochain de l’exposition Olympisme, une histoire du monde, inscrite au programme du label Olympiade culturelle des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Hommes & Migrations, publie un dossier scientifique coordonné par Yvan Gastaut et Stéphane Mourlane qui est consacré à tous les médaillés olympiques français nés à l’étranger et deux figures « indigènes » issus des colonies françaises.
Ces biographies sont issues de travaux de recherches croisant l’histoire des compétitions sportives et celle de ces « migrants en or » érigés en héros des sociétés contemporaines. Au-delà de cette galerie de portraits, un portfolio présente une vingtaine d’œuvres de la collection du Musée national de l’histoire de l’immigration portant sur les pratiques sportives et la place du sport dans la vie sociale des immigrés en France. Il contribue à s’interroger sur la construction d’un patrimoine sportif et de l’immigration. D’autres articles analysent également le rôle du sport dans les trajectoires migratoires et dans les quartiers populaires depuis le début du XXe siècle.
Boughéra El Ouafi et Alain Mimoun ont été les deux seuls médaillés d’or français de la discipline reine des Jeux Olympiques, le marathon. Ils ont été des héros de leurs temps et sont des héros pour notre France des Jeux de 2024. D’ailleurs, quand Mimoun obtient sa médaille d’or à Melbourne en 1956 en pleine guerre d’Algérie, sa première pensée va à El Ouafi, son glorieux aîné de 1928, alors totalement oublié. Ils sont tous les deux nés en Algérie donc à l’étranger aujourd’hui mais en France à l’époque (1898 ou Ouled Djellal pour El Ouafi et 1921 à Maïder pour Mimoun). Ils seront hors dossier car nés en France mais ils sont présents dans ce numéro car ils sont incontournables et nous disent que l’altérité ne se limite pas à une naissance à l’étranger.
SOMMAIRE
Introduction
Des migrants en or. Portraits de médaillés olympiques français nés à l’étranger, par Yvan Gastaut et Stéphane Mourlane
Hors-cadre
Boughéra El Ouafi, sorti de l’oubli, par Yvan Gastaut
Alain Mimoun, la France chevillée au corps, par Didier Rey
Portraits
Pierre-Alexandre Tufferi, le premier médaillé français était Grec, par Yvan Gastaut
Étranges étrangers : Constantin Henriquez à Paris (1900) et Albert Corey à St. Louis (1904), par Pascal Blanchard
Michel Théato, un marathon épique, par Michaël Attali
Émile Ali-Khan : le Prince et la distance reine, par Philippe Tétart
Marco Torrès, de Sidi Bel Abbès aux JO d’Anvers, par Didier Rey
Anselme Brusa, frère de rames, par Paul Dietschy
Joseph Ventaja, poings de bronze, par Philippe Tétart
Abdoulaye Sèye, entre la France et le Sénégal, par Nicolas Bancel
Angelo Parisi, un champion des tatamis venu d’Italie, par Stéphane Mourlane
Ghani Yalouz, figure de la lutte, dirigeant sportif : une réussite venue du Maroc, par Yvan Gastaut
Roxana Maracineanu, nageuse en liberté, par Stéphane Kronenberger
Thu Kamkasomphou, du Laos à la France qui gagne, par Yvan Gastaut
Aladji Ba, le défricheur et le passeur, par Stéphane Kronenberger
Vencelas Dabaya : « l’homme fort » venu du Cameroun, par Claude Boli
Handballeurs de l’Olympe : Nikola Karabatic et Daouda Karaboué, par Stéphane Mourlane
Nantenin Keita, athlète de haut niveau et engagée, par Sandrine Lemaire
Gévrise Émane, Priscilla Gneto, Isabelle Yacoubou : trois médailles à Londres, par Dominic Thomas
Hakim Arezki et Yann Wouandji Kepmegni. Deux Bleus sans les yeux, par Olivier Chovaux
Souleymane Cissokho, heureux entre deux rives, par Sylvère-Henry Cissé
Luka Mkheidze, parcours d’un lutteur, par Rémi Lombardi
Trésor Makunda et Riadh Tarsim, fiertés françaises aux Jeux Paralympiques de Tokyo, par Yvan Gastaut